Louis XIII, demi-franc du Dauphiné, 1641 Grenoble

Jusqu’en 1989, ce demi-franc était inédit malgré la présence d’un exemplaire dans la collection privée Colette Kampmann (photographié dans J. Duplessy, Monnaies royales, tome II, 1989) ainsi que d’un autre dans la collection de la Monnaie de Paris (non catalogué). La dispersion d’un trésor étudié par C. Charlet dans la Revue numismatique 1990 permit d’en découvrir 6 nouveaux exemplaires. Grâce aux archives, l’auteur put établir que ce demi-franc fut la première monnaie d’argent frappée par l’atelier en 1641 ; comme sur l’écu d’or au millésime 1641, la lettre d’atelier Z a été omise par le graveur. En l’absence d’un graveur local, les coins avaient été directement gravés à Paris par le tailleur général des monnaies de France Jean Darmand Lorfelin ; il est probable que celui-ci ignorait au printemps 1641 que la lettre Z serait de nouveau attribuée à l’atelier de Grenoble après une fermeture pendant 35 ans. Une seconde émission du demi-franc eut lieu en juillet 1641, avec la lettre Z et un buste désormais drapé au lieu de cuirassé : ce buste est identique au demi-franc d’Arras (AR et rat) gravé par le même Darmand à la même époque. Le classement adopté par le Gadoury blanc (édition 2012) respecte cette chronologie des deux émissions à la différence des ouvrages de F. Droulers (2012) et J. Duplessy (1989/1999) qui inversent la chronologie contrairement à la vérité archivistique. Le présent exemplaire illustre le Gadoury Blanc 2012, p.69 n° 42. Il provient de la vente aux enchères N° 8 de la maison Palombo. Aujourd’hui on connaît avec certitude une douzaine d’exemplaires de ce demi-franc de Grenoble 1641, 1ère émission. Le flan est légèrement éclaté à la frappe, avec un petit tréflage des légendes, mais un exemplaire de très belle qualité, très rare et d'un grand intérêt