IIIe République, médaille de sauvetage, 2 aéronautes par le paquebot Yarra, 14 juin 1903

LE YARRA est un paquebot-poste de 130 mètres et de jauge brute de 4255 tonneaux. Il est lancé le 12 août 1883 à La Ciotat. Entre 1897 et 1909, il assure alternativement la ligne de la Chine et celle d'Australie. De 1909 à 1914, il est affecté exclusivement à l'Australie puis à la ligne de Madagascar. Revenant de Madagascar, il sera torpillé au large de la Crète par le sous-marin UC 74 le 29 mai 1917, faisant plusieurs disparus. En juin 1903, il participe au sauvetage d'aéronautes dont la médaille ci-dessus récompense le commandant. Les journaux d'époque, numérisés sur Internet aujourd'hui, permettent d'apporter des précisions : De L'EXPRESS DU MIDI, mardi 16 Juin 1903 (13e Année, N° 3933) : Marseille, 15 juin. Un ballon, monté par Mlle Nardin et MM. Latruffe et Chassier, parti de Marseille dans l'après-midi d'hier, se trouve en perdition dans la Méditerranée ; la nuit venue, on n'avait aucune nouvelle de son atterrissage. Une dépêche sémaphorique, reçue ce matin, annonce que le paquebot Yarra, des Messageries maritimes, passant aux bouches de Bonifacio et faisant route vers l'Est, a rencontré l'aérostat par le travers de Toulon et a sauvé deux des voyageurs dont la dépêche ne donne pas les noms. Selon toute vraisemblance, ces deux personnes ne pourront débarquer qu'à Port-Saïd, première escale du Yarra, à moins qu'il soit possible de les transborder sur un paquebot rentrant à Marseille, que le Yarra- rencontrerait en mer. De L'IMPARTIAL, samedi 20 juin 1903 (N° 6916 - XXIIIe année) : Sauvetages d'aéronautes. On télégraphie de Marseille que le commandant de l'Algérie, M. Ravel, vient d'adresser à la Compagnie des Transports maritimes une lettre dans laquelle il raconte les circonstances dans lesquelles il sauva l'un des aéronautes qui montaient le ballon la Patrie, parti de Marseille, dimanche soir, à six heures vingt-sept. Vers sept heures vingt, à 20 milles au large de Toulon, il aperçut un ballon qui, poussé par le vent, venait vers son paquebot en rasant presque la surface des flots. Le commandant Ravel fit mettre une embarcation à la mer, et celle-ci se porta vers le ballon pour lui couper la route. Les aéronautes lancèrent une amarre que les marins purent saisir, et l'un des deux voyageurs, Laurent Tallenton, qui est, dans la vie ordinaire, wattman aux tramways de Marseille, put se transborder de la nacelle dans le canot. Mais le brusque délestage fit s'élever rapidement le ballon qui s'éloigna après avoir brisé l'amarre. Il était heureusement ressaisi, à un mille de là, par le Yarra, qui prit le second voyageur, M. Latruffe. L'Algérie fit route sur Gênes, et le Yarra continua vers Port-Saïd